jeudi 9 juin 2016

Poèmes sans fond, 1



les anges coulent de l'os
dans une ruelle noire de chiens 

(les anges creusent, le ciel cogne, toute cette voracité de mauve ouvert comme un ongle retourné, je voulais ta langue oxydée sous le feu du soir, la veine à l'abandon et la buanderie de l'absolu)

je lutte à forces égales
avec le débile de la 3e avenue

installée au salon
ma mère pèle les patates 
et crache à petites salves 
comme un joueur de hockey
sur le banc de punition

(rémission de steak haché, un deux de trèfle sur le comptoir, le chèque qui se ramasse dans le publisac du 303, pas grave, ils auront toute la nuit pour témoigner de la fureur du proprio qui sortit ses vidanges le jeudi précédant la finale de la coupe stanley)

plus tard j'ai boudé ma salade sur une terrasse pilonnée
du boulevard roland-therrien
en attendant de forcer la serrure 
de mille pensées perdues
dans la lessive sonore
de l'heure de pointe

le psaume inaccessible 
l'offrande nucléaire
de la boréale blonde qui prenait le chemin des poumons

(soixante dollars
pour une paire de seins crasseux
le plaisir fermé et le vent revenu
qui ne soulevait même pas tes cheveux)




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