mardi 6 mars 2018

Foürre Elise (poèmes sans fond, 3)


Personne ne comprenait ce qu'elle disait quand elle expulsait le ciel par le trou de ses palettes absentes

elle avait deux chats
cobayne et betouvune -- que l'aube refoulait des territoires non cédés en direction des guimauves de couleurs et des feux de selfie

facebook était bleu comme son bébé mort dans le métro

un barbu qui l'attendait à l'entrée de tous les dépanneurs de l'est de la ville lui parlait souvent de la fracture végétale des gommes entre les pylones

les syllabes de l'amour abrégé
les cuisses confuses et le mauve enivrant du matin quand elle se relevait, criait, ne criait plus 
grattait le carton du dernier rouleau de papier avec une patience de parkinsonien

elle revoyait la poutine ardente aux lèvres de la petite aveugle qui roulait les joints de son père dans le noir avant de prendre la 45 pour se rendre à l'étoile

aux nouvelles du soir
elle apprit la mort du pimp socialiste qu'elle avait sucé modérément pour ne pas finir les chevilles dans la balançoire d'une famille d'accueil.

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