samedi 23 février 2019

Antégrammes, 2


Babelle est le nom de code de ma multitude internée depuis que j'ai vu la langue de Dieu mousser sur le clitoris du chaos.

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La ville crève ses eaux et j'avorte de quelques aphorismes glacés qui n'ont pas plus d'avenir qu'un éclat de sperme sur l'aile de mon nez.

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Ce que je cherche ici: une occasion de lubrifier vos visages filants et de sous-vivre à mes morsures.

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Les lèvres maculées de confiture anale, je bavarde absolument jusqu'à ce que la nuit enfreigne la règle grammaticale de ton exil.

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Ma descente empalée à ta voix que le sang dévore, tes abdominaux qui cèdent comme une pellicule de glace sous la doctrine de mes talons aiguilles.

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Dominée de jour, dominante de nuit, parfois l'inverse, j'épuise le spectre qui va de la puissance à l'impouvoir.  Faute de rigueur scénique, j'ai depuis longtemps renoncé à tenir le système de mes lésions et à craquer le code de mes dénivellations.

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Je ne suis jamais aussi cérébrale qu'à l'instant où tu égares ma singularité entre les cris de deux primates que l'on télescope scientifiquement dans l'évangile d'à côté.

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A. m'ordonne d'initialiser le diamant liquide qui fuit entre ses cuisses.  (Je n'ai aucune pensée, je conceptualise à froid le vide qui me vient.  Néante et congédiée, je ne suis rien d'autre qu'une langue qui fait de l'ombre à l'étanchéité de son chagrin.)

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Les poignets verrouillés, le sexe sinistré, la nuit est tombée si près de moi que je l'ai presque confondue avec la clef de sang qui ouvrait mon désir de te voir avaler un bouillon de poils pubiens.

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L'index affolé des lèvres aux lèvres, j'espère la crevaison de ta queue et toutes mes roses vandalisées, fêlées de près comme une boussole que le nord n'atteint plus.

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Je crache la nuit dans ta bouche.  Ta douleur m'appartient.  Je suis l'ouvrière des lettres qu'on détache et des lèvres qu'on éteint.








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