jeudi 28 janvier 2016

Dressages. Carnets de dominance, 2



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Alors je me suis assise, j'ai croisé les jambes, et je t'ai ordonné de laisser couler le champagne sur mon pied qui flottait doucement au-dessus de la coupe.  Tu tremblais et à un certain moment, j'ai craint que la bouteille t'échappe des mains.  Je t'avais prévenu: une seule goutte sur le tapis, une seule, et tu prenais
le
cachot



Je portais une robe noire de coupe simple et classique.  Tu m'as demandé si j'allais me changer pour................. 

et je t'ai giflé, tu as compris que je ne rigolais pas, que je ne tolérerais plus que tu me confondes avec les allumées de bas étage dont tu contemplais les photos sur les réseaux de la solitude, toutes ces vieilles putes qui enfilaient des godasses dignes de l'Armée du Salut, et qui se croyaient sexy alors qu'elles n'étaient que pitoyables, prodigieusement aveugles au ridicule de leurs projections narcissiques.   

Elles ne seraient jamais autre chose que des copies salopées de l'Idée que j'étais seule à incarner, tu devais t'en souvenir. 

Tu as dit «oui, madame» et je t'ai giflé à nouveau, encore plus fort, je me suis même cassée un ongle sous le choc et ta lèvre saignait.  Et je t'ai dit

je ne suis pas
ta dame / ordure je suis
reine et plus encore je suis
déesse

Tu as murmuré le dernier mot en tremblant et j'ai vidé la coupe d'un seul trait. J'ai toujours aimé le goût de ma peau, son parfum de sel caramélisé, surtout lorsqu'il se mêle au passage des alcools âcres. 

Puis je t'ai ordonné de te mettre à nu et de t'agenouiller devant le chevalet.  Tu as pris place en silence, j'ai rabattu le plateau supérieur sur ta tête et sur tes poignets, et j'ai verrouillé le tout.




Or donc, nous y voici, salaud.

Tes mains et ta tête sont coincées, parfaitement immobilisées, tu ne peux rien faire que de t'abrutir à fixer le plancher, et si tu fais un effort surhumain pour lever la tête et regarder droit devant, à supposer que tu parviennes à maintenir cette station plus de quelques secondes, ta vision s'arrête au mur sur lequel tu aperçois mon ombre mouvante.  Tu es pareil à ces prisonniers dans l'allégorie de la caverne de Platon, sauf qu'ici il ne se trouvera personne pour te libérer de tes chaînes, et ce n'est pas toi qu'on fera monter jusqu'à la lumière, c'est plutôt la lumière qui descendra sur toi, c'est elle qui se fraiera un chemin en toi
en passant
par 
ton 
cul.  Je te l'ai juré.

Mon ombre te plaît?  Tu te casserais le cou plutôt que de te résigner à la voir disparaître, n'est-ce pas?  Je sais.  J'ai réglé l'éclairage au quart de tour, je n'ai rien laissé au hasard.  Rien de flou, jamais, c'est le point essentiel.  Une ombre noire et ciselée à la perfection, une ombre que rien ne viendra parasiter, pas même les variations imaginaires de la mort
qui te réclame 
déjà.  Je me le suis juré.

Or donc, nous y voici, petite chose.

Je fais glisser le plateau horizontal du carcan de manière à ce que tes reins se creusent, que tes cuisses s'écartent davantage l'une de l'autre et que ton cul s'ouvre comme un charnier. 

Tu gémis: Je suis votre chienne indigne, mon cul est à vous, faites-en ce que vous voudrez...

Je sais.  Je veux cela comme je m'en tape.  Je laisse glisser ma robe sur le plancher, et je suis nue, froidement nue, à l'exception de ces escarpins que je t'ai montrés tout à l'heure et qui t'ont fait écarquiller les yeux. 

Tu disais: Pas besoin de lubrifiant, ma salive suffira...  Déesse, je sucerai ces talons aiguilles, je les lécherai langoureusement pour qu'ils déchirent mon cul de truie, mon cul de salope qui se cambrera bien sec pour s'offrir à vous...

Vraiment?  Mais dis-moi, minable, pour quelle raison aurais-je consenti à ce que tu abandonnes ta bave de limace sur des escarpins qui m'ont coûté la peau des fesses?

Quel dommage que tu doives te rapporter à mon ombre et que tu ne puisses poser les yeux sur moi -- voir comme je suis belle et puissante, libre comme une voiture sport qui passe la rampe, crève le rideau de la tempête et plonge dans la rivière glacée à 300 km/h.

Vois-tu, mes talons sont effilés comme les aiguilles dont ils portent si bien le nom.  Leur claquement sur le plancher a quelque chose de métallique.  Tu perçois le son étrange qu'ils rendent lorsque je me déplace en direction de la fenêtre?  C'est que le dard de mes escarpins est d'une composition particulière, et j'ai laissé le fer de mes talons rougir 
dans 
le 
foyer 
pendant deux heures.  Tu me suis?

Oui, tu me suis et tu me suivras jusqu'au bout, tu n'as d'ailleurs pas vraiment le choix.  La nuit à venir te fait-elle peur?  Une partie de toi la redoute, une autre la désire, et tout de toi la redoute dans la mesure même où tout de moi la désire. Pauvre petite chose.

Or donc, nous y voici encore et infiniment.  Si seulement tu me voyais...  Mes seins sont bandés, la contraction de la fraise est si dense qu'elle en devient presque douloureuse, mes seins pointent à la mort, ce sont des éperons qui te déchireraient la peau si je daignais m'étendre sur toi.  Mais ça, jamais.  Nous y voici, mais ça, jamais. 

Dans la langue que je parle couramment et que les esclaves n'entendent qu'à moitié, rage et désir disent le même, gravitent comme des copeaux enflammés à la limite d'une seule nuit sans fond. Et ça me fait littéralement tourner la tête de voir que tu n'es plus qu'un cul 
en suspens
au-dessus de l'abîme

J'ai le discours saignant des reines qui marchent à la vérité main dans la mort.

Seras-tu à la hauteur?  Je l'espère pour toi.  Parce que moi, je le suis.



J'ai laissé le fer de mes talons rougir pendant deux heures dans le foyer.  Et tu vois où je veux en venir, et tu vois où je vais en venir, car bien que tu ne perçoives que mon ombre projetée sur le mur et le claquement de mes escarpins contre le sol, tu accueilles déjà, à travers la dislocation progressive de ton système nerveux, le sens de ma rage.

Car je marche vers toi et je t'ordonne de relever encore davantage ton cul dégueulasse.  Tu sens la chaleur?  Mais ce n'est rien encore, rien que le grésillement des poils de ton cul qui fument au contact
du
fer
rougi.

Tu cries.

Les muqueuses de ton anus se referment en grillant autour de l'aiguille tournante de ce talon que j'enfonce avec une infinie lenteur et une précision de reine
dans 
ton 
cul
et une fois l'aiguille introduite jusqu'au fondement, je dénoue la liane de mon escarpin, j'en retire le pied, je fais quelques pas en retrait, et je me branle comme une barbare en contemplant le spectacle de l'escarpin coincé dans ton derrière, je reçois de très loin tes cris de goret 
je
mouille
infiniment
je me doigte et me suce les doigts, je m'affole au plus noir, je me poste à quatre pattes sur le tain de la psyché que j'ai couchée sur le sol et je fonce au clitoris
en léchant 
mon 
reflet




À présent, je vais me coucher.  Je te tuerai demain si toutefois je me rappelle encore de ton existence.

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