jeudi 12 novembre 2015
Vaniérismes 3, 4 et 5
Pierre Ouellet
La queue: une tu-
mescence gorgée d'amour dont on ne
veut pas. Qui reste là
coincée en soi. Puis sort en tabarnak
au bout d'un temps. Les balles chauffent
dans le godemiché. C'est de la coke
qui bout. La mort
y cuit. Mijote. Un jour
ça vous enflamme: la queue et l'âme sous la
poche gauche. On n'en
peut plus: ça brûle les tetons et la
cervelle. On est
comme fou: on sort sa queue on tire
partout. Ça fait plum pudding: il y a plein de gens
qui picolent autour qui ne s'en relève-
ront pas.
*
Pierre-Jean Jouve
Là-haut sur le toit même souffle un air de boeuf
Frisant continuellement le Gyproc et les forêts
Un pet si rare au milieu des formes tragiques
Harmonieuses par l'intense ciel fucké;
Le pet fend
Les poumons et le coeur et la chair ou douleur
L'aspirine l'espérance et le torticolis,
Le pet revêtu de foin et d'absente chaleur,
Effaçant jusqu'aux haines d'un amour de plombier
Des forêts comme l'orgue aux prologues du nécrophile
Il engendre un grand tibia
Tutoyant le Kraft Dinner en notre éternité
*
Paul Celan
Lait noir du petit jour nous le dégueulons le soir
nous le dégueulons midi et matin nous le dégueulons la nuit
nous dégueulons et dégueulons
nous creusons une tombe dans les airs on y sue à son aise
Un homme qui habite la bécosse qui joue avec les couleuvres qui écrit
qui écrit quand il fait sombre sur Drummondville tes cheveux d'or
Rolande
il écrit cela et va à sa porte et les étoiles capotent il siffle pour appeler
ses chiens
il siffle pour rappeler ses vaches et fait creuser une tombe dans le
solage
il nous ordonne accouchez maintenant qu'on y baptise
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